Un mois

Cela fait un mois maintenant.

Un mois que Pierrot marche.

Un mois qu’un poids s’est enlevé de moi.

Non pas que je désespérais que mon fils marche sachant qu’à 15 mois c’est tout à fait normal. Mais il existait ce sentiment.

Ce sentiment est venu pendant mon huitième mois de grossesse de Pierrot. Ce sentiment s’est transformé en peur.

Peur de ne pas arriver à élever ce petit garçon qui me détruisait les côtes un peu plus chaque jour.

Je me disais que j’avais réussi avec Gonzesse mais avec elle tout était facile. Elle mangeait bien, obéissait, dormait comme une marmotte. Elle a marché à 15 mois aussi a sur faire des phrases complètes (sujet verbe complément) à 25 mois. Même la propreté… je lui ai demandé si elle voulait essayé de passer la journée sans couche et en trois jours elle était propre jour et nuit …

J’ai eu l’impression de n’avoir rien eu à faire tellement tout était simple avec elle. On pouvait l’emmener partout, elle était sage et polie (elle l’est toujours).

Et voilà que j’attends un petit mec. Je n’ai pas l’habitude des garçons. On est 3 filles dans la famille : ma première soeur a eu une fille, ma deuxième soeur a eu deux filles avant d’avoir un garçon (que je vois genre une fois dans l’année et c’est déjà énorme !) et moi une fille en premier.

Des multitudes de questions ont commencé à débarquer dans ma petite tête.

Serai-je à la hauteur ?
Comme on lave un pénis ? (bah oui j’en ai pas je sais pas moi !)
Comme je vais lui apprendre à faire pipi debout ?
Arriverais-je à lui apprendre à parler ?
Arriverais-je à lui apprendre à marcher ?

Et puis il est arrivé. Les gestes sont revenus aussi vites que s’ils n’étaient pas partis. J’ai foiré des choses qui me tenaient à coeur comme l’allaitement mais j’ai réussi à m’habituer au portage. A tel point, que je ne prends presque jamais la poussette (je dis presque parce que la dernière fois j’ai du la prendre …). On a même réussi à partir deux semaines en vacances sans poussette.
Pierrot est complètement différent de Gonzesse, il est nerveux. A besoin d’être rassuré. Dès sa naissance, ça a été le cas.
Le soir, il hurlait sans qu’on sache pourquoi pendant 15 à 20 minutes. Je devais certains soir le bercer pendant une heure avant qu’il ne veuille se calmer. Il refusait la tétine. Il refusait son père. Il n’y avait que moi.
Suite au conseil d’un ami, j’ai essayé l’emmaillotage. Et ça a marché pendant 2 semaines. Et puis j’ai découvert la JPMBB.

Je n’ai pas porté Gonzesse car je n’avais pas confiance en moi pour les noeuds. Tenir ma fille et en même temps gérer l’écharpe non pas pour moi. Mais la JPMBB, on fait le noeud avant et après on installe le bout de chou. Je l’ai reçue, je l’ai essayé, j’y ai mis Pierrot et je suis partie chercher le pain. J’avais à peine quitter l’appartement qu’il dormait déjà.
Mon père est de l’ancienne école et j’ai eu droit au « mais c’est un caprice, tu te fais déjà bouffer le nez », ma mère me dit : « si Pierrot va bien et toi aussi, c’est l’essentiel.
Et puis mon père a vu la différence dès que je le portais. Quand on était chez eux, Pierrot faisait souvent la sieste contre moi pendant que je faisais la vaisselle ou que j’aidais ma mère. J’ai réussi à convaincre mon père qui est du genre à dire « une bonne fessée et le gamin ne dira plus rien » (pas en parlant de mon fils mais bon généralité de l’éducation) (je précise que mon père n’a jamais levé la main sur nous faut pas se méprendre).

Et puis les mois passent. Et je découvre un petit garçon éveillé, qui ne dort pas beaucoup, curieux. J’ai tendance à dire qu’il est un peu fénéant car il s’est tenu assis à 9 mois et que forcément on compare. Sa soeur s’est tenue assise à 5 mois. En même temps, pourquoi s’embêter à tenir assis quand maman porte !
Mais bon on se dit qu’il prend son temps mais cette peur devenue silencieuse reprend le dessus.

Suis-je assez « qualifiée » pour lui apprendre la vie et à devenir grand ?

La vie fait que je la laisse parler qu’elle ne doit pas commencer à me miner parce que d’autres choses me tirent déjà par le bas.

Début septembre, j’ai repris le travail et mon fils l’a mal accepté et l’accepte encore difficilement.

Les jours passent.

Et puis un jour, je le vois, il se lache, il fait des pas sans en apercevoir. Et puis il le fait volontairement.

Aujourd’hui il marche, il maîtrise et ne fait plus de 4 pattes. J’ai vu la fierté dans son regard quand il venait vers moi.

Quand j’ai vu son regard, j’ai compris. J’ai compris énormément de choses.

J’ai compris que j’y arriverai, que j’arriverai à être la mère dont il a besoin.

Mais surtout j’ai découvert un bien être dans ma famille, un équilibre dont parlait La Maman des Ptits Pois. Cet équilibre j’ai mis 15 mois à le trouver. A comprendre que non, je ne voudrai pas d’autres enfants car on est bien tous les quatre. Que j’ai assez de temps pour eux, ma famille.

Même si le fait de renoncer d’être enceinte encore une fois est un peu dur car j’ai aimé mes grossesses, je renonce à briser cet équilibre qui est ma famille.

IMG_0472moi et ty

Cette entrée a été publiée dans Pierrot.

8 commentaires sur “Un mois

  1. natetsesoursons dit :

    ♥♥♥ (superbe la photo avec Gonzesse!)

  2. Mam' Plume dit :

    Très bel article ❤

  3. C’est chouette de lire ça ♥

  4. je crois qu’on passe tous par là lorsqu’on attends un petit garçon. un très jolie article plein d’amour !!

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